L'année des élèves de 3G1 a été mobilisée par le projet "Nos héros de guerre en chanson" greffé à l'atelier de la Résistance. Revenons sur un parcours tumultueux avec les élèves de la classe et leurs professeurs, Mme Chevalley, M. Jaskowiak et M. Marot...
"Au début de notre année de troisième, nos professeurs de français et d'histoire nous ont proposé de participer à un projet pluridisciplinaire en lien avec les élèves de seconde S2TMD. Ce travail devait s'étendre sur toute l'année scolaire et être présenté au projet « Nos héros de guerre en chanson » et au Concours National de la Résistance et de la Déportation. Nous pouvions encore faire valoir le fruit de nos recherches le jour de l'oral du Diplôme National du Brevet. La tâche nous sembla tout de suite très ardue, trop peut-être... Ce projet s'adressant à toute la classe, nous avions beaucoup de mal à nous projeter et à imaginer pouvoir fournir l’effroyable quantité de travail qui se présentait à nous. Allions-nous tous nous investir équitablement ? Pouvions-nous nous faire confiance et nous engager à corps perdu ? La dimension civique n'est venue qu'après. C'est en travaillant chaque semaine, tous ensemble, que nous avons compris la portée de cette période, le sens de l'expression « devoir de mémoire »... Restait à mesurer le sens de notre engagement. Pouvions-nous travailler à l’unisson pendant tant de mois sur un sujet aussi pointu : «1940. Entrer en Résistance. Comprendre, refuser, résister » ? L'histoire nous intéressait, la Seconde Guerre mondiale nous passionnait, nous souhaitions passer ces heures collectivement, à définir les contours de la thématique, à chercher des informations dans des livres, dans les bibliothèques, sur internet... Mais serions-nous capable de terminer ce travail ?
L'année fut bel et bien remplie. Nous avions un atelier tous les mardis midi sur notre pause méridienne. Nous avons consacré de nombreuses heures de cours en français, en histoire et en éducation musicale pour avancer suffisamment vite.
Nous sommes aussi allés à Bordeaux à trois reprises :
- Le 19 novembre, nous devions rencontrer Marthe Hoffnung Cohn, dite « Chichinette », espionne juive de l'armée française, germanophone, infiltrée dans les services allemands. Malheureusement, alors que c'était son dernier témoignage prévu en France dans le cadre de la projection d'un film documentaire « Chichinette, ma vie d'espionne », Marthe Hoffnung s'est cassé la jambe et a dû être rapatriée aux États-Unis, où elle réside. Nous avons assisté à la projection et sommes repartis frustrés mais convaincus d'avoir trouvé notre sujet. Nous produirions un travail sur les femmes ayant résisté lors de la Seconde Guerre mondiale, et ce dès l'année 1940.
- Le 23 janvier, nous nous sommes rendus au lycée Camille Jullian afin de travailler sur le texte et la musique pour la création de notre chanson. Nous avons adoré ce moment passé avec les élèves de seconde S2TMD. Leur maîtrise musicale, leur gentillesse, leur engouement et leur créativité nous ont stimulés.
- Ce 23 janvier après-midi, nous avons visité Bordeaux accompagnés par le médiateur du musée d'Aquitaine, Jean-Sébastien Baillet, en partenariat avec le Centre Jean Moulin autour du thème « Bordeaux, 1940 ».
- Le 27 janvier, pour la journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l'humanité, nous nous sommes rendus à l'auditorium du musée d'Aquitaine pour entendre les témoignages de Mme Adélaïde Mukantabana, rescapée du génocide des Tutsis ; et celui de Alain Hirschler, enfant juif caché pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous y avons interprété un chant tzigane russe, « Lluba », accompagnés des élèves de seconde S2TMD, chacun jouant de son instrument.
En février, le texte et la musique de notre chanson étaient écrits et composés. Heureusement, les élèves de seconde S2TMD ont eu le temps d'enregistrer leurs parties, l'accompagnement.
Nous devions faire les prises de voix en mars...
Le confinement dû à la pandémie de la COVID-19 aurait pu couper court à notre engagement, mais Mme Chevalley et M. Jaskowiak nous ont demandé d'enregistrer nos voix sur nos téléphones portables et une élève de notre classe, Mathilde Hartmann, a monté le clip avec les images et les vidéos d'archives que nous avions trouvées lors des heures d'atelier. Le professeur de musique de nos camarades de seconde S2TMD, M. Chevalley, a alors mixé la vidéo, l'accompagnement et le chant.
Nous voulons dédier ce travail aux hommes et aux femmes qui se sont mis en danger pendant cette période pour protéger et soigner les malades. Certains de nos parents faisant partie du corps médical, nous voulons leur témoigner notre admiration.
Ce travail et cette période si particulière nous ont beaucoup fait réfléchir. Une conclusion s'est imposée à nous :
Ne jamais céder à la peur et se battre pour nos libertés. "
Les élèves de 3G1
Mme Chevalley, M. Jaskowiak, M. Marot